Coupe de France : pourquoi n’y a-t-il pas de club professionnel a Poitiers, adversaire de Lens ?
Le Stade Poitevin, club phare des rues, evolue en National 3. Cela recoit Lens en 32e de finale de Coupe de France dimanche et souhaite sortir de l’ombre.
Les joueurs du Stade Poitevin, ici lors du 8e tour contre Orleans, veulent profiter de votre Coupe de France pour exister. (MATHIEU HERDUIN / MAXPPP)
Avouez-le, parler de «petit poucet» pour une agglomeration frolant les 200 000 habitants peut paraitre cocasse. Malgre sa taille et le statut d’ex-capitale regionale, Poitiers n’echappe pourtant gui?re a une telle appellation. Et Afin de cause, le Stade Poitevin, club fanion, oscille depuis deux decennies entre le National 3 et le Regional 1 (5e et 6e divisions francaises). C’est peu dire que la connexion du RC Lens en 32e de finale de Coupe de France, dimanche 19 decembre, constitue un evenement majeur au Poitou. Faute de mieux, serait-on limite tentes d’ajouter.
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A son maigre actif, le Stade Poitevin compte 5 saisons en deuxieme division, dont quatre dans les annees 1970. Notre derniere, en 1995-96, s’est soldee avec une relegation immediate en National, suivie d’un depot de bilan en 1998.
Une anomalie, dans un paysage footballistique essentiellement concentre au sein des metropoles. Jugez plutot : seules 7 des 40 plus grandes aires urbaines (en jaune sur la carte suivante) seront neophytes a ce niveau.
Comment expliquer cette resistance une prefecture d’la Vienne a toutes les sirenes du football ?
«Il existe un public pour le football a Poitiers !, coupe Jean-Pierre Giret, president du Stade Poitevin. Quand on evoluait en D2, il y avait du monde au stade.» Preuve de votre engouement : l’ensemble des billets Afin de la connexion de Lens ont ete ecoules quatre jours avant la rencontre. «On va etre 5 000, mais on aurait pu etre 12 000», complete-t-il. Une tribune du stade en Pepiniere, trop vetuste, sera en effet fermee dimanche.
Malgre votre leger handicap, les dirigeants ont prefere jouer a Poitiers, plutot que chez des voisins Tours et Niort, ou les enceintes seront plus belles. La prefecture des Deux-Sevres, justement, compte votre club professionnel assis en Ligue 2, malgre une population moindre. «Il existe de quoi se montrer envieux», se desole Anthony Brottier, elu (LREM) d’opposition a la communaute d’agglomeration Grand Poitiers.
J’ai Coupe de France, une vitrine Afin de professionnaliser le club
Mais dans la Vienne, le football n’est gui?re seul. D’autres sports, comme le volley-ball (Ligue A) et le basket-ball (Nationale 1 apres plusieurs passages en Pro A), lui font de l’ombre. «j’imagine que celui-ci y a d’la place pour bien le monde», tempere le president Jean-Pierre Giret. Et ce dernier de citer l’exemple de Pau, agglomeration de la taille similaire ou cohabitent football, basket-ball, rugby et handball au bas niveau.
L’engouement du public poitevin lors du dernier match de Coupe de France, contre Orleans. (MATHIEU HERDUIN / MAXPPP)
Ces considerations paraissent encore lointaines : Afin de l’instant, le Stade Poitevin est 7e de sa poule de National 3, a 10 points du leader et seul promu. Pour sortir de ce relatif anonymat, la Coupe de France represente un e belle vitrine. Une manne financiere non negligeable, aussi : 90 000 euros de recette s billetterie sont esperees , qui plus est des 52 000 euros de subvention de la Federation – si Lens laisse sa part au petit poucet, comme le veut la tradition.
«Ca met du beurre en epinards !» , rigole le dirigeant Jean-Pierre Giret. Avec votre budget total estime a 800 000 euros, le http://www.datingmentor.org/fr/nobody-review/ club jouit tout d’un soutien relatif des pouvoirs publics. «La communaute d’agglomeration ne subventionne que le haut niveau, mais met ses infrastructures a disposition , releve l’elu d’opposition Anthony Brottier. Seule la ville de Poitiers finance, a hauteur de 105 000 euros.»
Le football meriterait d’etre plus accompagne. En N2 ou en N3, les collectivites vont pouvoir aider a passer 1 cap !
a franceinfo: sport
Un panel plutot assume par la majorite. «de nombreuses clubs seront dans une dynamique de montee. On ne pourrait nullement decemment dire au club de hand, aux portes du professionnalisme, qu’on privilegie encore plus le football», confirme Maxime Pedeboscq, elu (Generation.s) aux sports a la mairie de Poitiers et a Notre communaute d’agglomeration.
Cette dependance quasi-vitale a toutes les subventions publiques est aussi due a un tissu economique particulier. «On a beaucoup d’emplois publics et assez peu d’entreprises privees, releve le marcheur Anthony Brottier. Ce ne sont ni l’universite, ni le CHU qui financent le club !». Depuis l’arrivee des nouveaux dirigeants, le Stade Poitevin a augmente le nombre de partenaires. «Mais le Covid ne nous a nullement aides !», grince le president.
Un groupe ultra se structure en meme temps que le club
L’etat d’la pelouse est aussi vecteur de crispations. Le president Jean-Pierre Giret l’admet a demi-mot, celle-ci constitue un frein au recrutement de joueurs. «On voulait mettre des terrains hybrides ou fibres, mais ca n’a nullement passe les arbitrages budgetaires», indique Maxime Pedeboscq. Et l’elu d’une majorite de rappeler : «ils font une decennie, Grand Poitiers a propose de fibrer un des terrains, mais le club a refuse !»
Cette morosite ambiante est revolue : desormais, le Stade Poitevin se prend a rever et ambitionne ouvertement de monter en National 2. Depuis l’arrivee de l’agent parisien Philippe Nabe (qui ne figure pas dans l’organigramme mais porte le projet), en 2019, la tresorerie a quadruple. Le club semble s’i?tre desormais dote de la nouvelle identite graphique, ainsi, sa communication i propos des reseaux sociaux est digne d’une ecurie technique. «On debute juste , pose neanmoins le president du club . On a perdu 2 annees sportivement a cause du Covid».
Surtout, fera plutot rare a ce niveau, il dispose tout d’un groupe ultra. «On est une trentaine, decrit Aurelien Juteau, membre des Ultras Poit’20. A la base, on a mis de l’ambiance lors d’un match de Coupe de France contre Rodez en 2019. Le club a bien adore, ainsi, nous a rappeles.» Fumigenes, chants et banderoles : l’attirail des kops traditionnels reste complet.
Mes Ultras Poit’20 lors du 8e tour de Coupe de France, remporte contre Orleans le 27 novembre. (MATHIEU HERDUIN / MAXPPP)
Contre Lens, ils vont i?tre, evidemment, d’une partie. «Les joueurs nous ont dit qu’au tour precedent, on un avait permis de se surpasser contre Orleans», poursuit-il. De la a realiser 1 nouvel exploit, contre le 6e de Ligue 1 ? «Jouer contre eux, c’est le graal, mais on verra ce qui se marche dans le terrain», conclut le president Jean-Pierre Giret.
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